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Décès de François Marcot

Actualité Actualité, Mer 31 juillet 2024

La Fondation de la Résistance vient d'apprendre avec une profonde tristesse la disparition de François Marcot (1947-2024), survenue à Besançon le 30 juillet 2024.

Maître de conférences (1989) puis professeur (1995) d'histoire contemporaine à l'Université de Franche-Comté, longtemps conservateur du Musée de la Résistance et de la déportation de Besançon dont il avait été le concepteur avec la déportée Denise Lorach, François Marcot était un des historiens les plus reconnus de la Résistance.

Ses premiers travaux ont porté sur sa région d'origine, la Franche-Comté, donnant lieu à de nombreux articles et à deux livres : La Résistance dans le Jura (1985, en collaboration avec Angèle Baud) et Les voix de la Résistance. Tracts et journaux clandestins francs-comtois (1989). Il s'est attaché ensuite à l'histoire des maquis et à leurs relations avec la population, dirigeant notamment un des six colloques sur « la Résistance et les Français » qui ont renouvelé l'historiographie dans les années 1990 : Lutte armée et maquis (1995).

A partir des années 2000, François Marcot s'est considérablement impliqué dans les activités scientifiques du Comité historique et pédagogique de la Fondation de la Résistance, dont il était un des membres fondateurs. Au premier chef, il convient de rappeler que c'est sous sa direction qu'a été élaboré,  avec le soutien intellectuel et financier de la Fondation, le Dictionnaire historique de la Résistance, publié en 2006  chez Robert Laffont. Cette somme rassemblait 114 auteurs, dont les responsables scientifiques des colloques de la décennie précédente.

Infatigable animateur d'initiatives collectives, François Marcot a durant cette nouvelle période, organisé à Besançon et co-dirigé  trois colloques importants par leur approche comparative, les deux derniers en association avec  la Fondation : Les résistances miroir des régimes d'oppression. France, Allemagne, Italie  (2003), Ecrire sous l'Occupation. France, Belgique, Pologne (2009) et Les comportements collectifs en France et dans l'Europe allemande. Historiographie, normes, prismes. 1940-1945 (2012).  

Ses nombreuses publications personnelles étaient marquées par la triple préoccupation de l'administration de la preuve scientifique, de la clarté pédagogique de l'écriture et de la restitution de la singularité de l'engagement extrême que représente la résistance. Un des meilleurs exemples en est donné par les études qu'il consacra au vocabulaire des résistants, en particulier sa longue et belle préface au recueil des dernières lettres de fusillés rassemblées par Guy Krivopissko - lui aussi décédé récemment -  et publiées en 2003 sous le titre La vie à en mourir. Lettres de fusillés 1941-1944.

La Fondation adresse à sa famille, ses proches et ses amis ses plus sincères condoléances.