Glossaire
Lexique de la Résistance
Ligne de démarcation : Imposée par les Allemands dans les clauses de l'armistice du 22 juin 1940, elle sépare la France en deux zones, la zone occupée gérée par les Allemands, et la zone non occupée, gouvernée par Vichy. A l'intérieur de la zone occupée, les Allemands ont délimité une zone interdite au nord de la Somme et de l'Aisne. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais étaient placés sous l'administration de Bruxelles. Les Allemands ont annexé l'Alsace et le département de la Moselle.
Main-d'œuvre immigrée (MOI) : organisation syndicale créée par le Parti communiste français dans les années 1920 regroupant des travailleurs immigrés en France (Polonais, Italiens, Juifs, etc.), répartis au sein de la MOI en " groupes de langues ", dotés d'un journal spécifique. Dénommée initialement " Main-d'oeuvre étrangère " (MOE), cette organisation prend le nom de MOI en 1932. En 1942 la MOI rejoint les FTPF (voir définition).
Mouvements de Résistance : apparus progressivement au cours de l'année 1941, aussi bien dans la zone occupée qu'en zone Sud, les divers mouvements structurés (" Combat ", " Franc-Tireur ", " Libération-Nord ", " Défense de la France ", " Témoignage chrétien ", etc.) font suite le plus souvent à des formes moins organisées de résistance, typiques de l'année 1940 (aide aux prisonniers de guerre, récupération d'armes, distribution de tracts).
Mouvements Unis de Résistance (MUR) : Regroupement en janvier 1943 des trois grands mouvements de la zone Sud (" Combat ", " Franc-Tireur " et " Libération-Sud "), qui comportent également le rassemblement des organisations militaires de ces mouvements au sein de l'Armée secrète. Le Comité directeur est présidé par Jean Moulin.
Pacte germano-soviétique : pacte de non-agression signé le 23 août 1939 entre l'URSS et l'Allemagne nazie, prévoyant un partage de la Pologne entre les deux pays et la mainmise de l'URSS sur la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Bessarabie.
Réseaux de Résistance : Organisations clandestines apparues dans la France occupée dès l'été 1940, les réseaux développent essentiellement des activités d'aide aux prisonniers de guerre, de renseignements, d'évasion, de sabotage et fournissent aux Alliés une aide militaire précieuse. Deux grands organismes ont créé des filières en France et recruté de nombreux agents : les services britanniques du SOE (voir définition), et ceux du BCRA (voir définition) fondé par la France libre et dirigé par le colonel Passy. Il existe aussi des réseaux de renseignement américains contrôlés par l'Office of Strategic Services (OSS). 266 réseaux ont été officiellement reconnus (homologués) à la Libération, regroupant environ 100000 agents. Par ailleurs certains réseaux sont liés à des mouvements, ou parfois des chefs de mouvements appartiennent à des réseaux.
Révolution nationale : idéologie du régime de Vichy mise en place par le maréchal Pétain dès son accession au pouvoir, le 10 juillet 1940. Antirépublicaine, antidémocratique, passéiste, la Révolution nationale fonde sa politique sur une devise, " Travail, Famille, Patrie ", sur un moralisme prônant la souffrance, l'épreuve, l'ordre, l'autorité et la culpabilité, ainsi que sur une mythologie des " valeurs éternelles ", de la rédemption, du Salut et du " retour à le terre ". Cette idéologie a produit des lois d'exclusion de certaines catégories de la population (statuts des juifs d'octobre 1940 et de juin 1941).
Service du Travail Obligatoire (STO) : Institué par le gouvernement de Vichy par une loi du 4 septembre 1942 pour répondre aux exigences allemandes de main d'oeuvre, le STO constitue en fait le prolongement de la politique vichyste de la " Relève " mise en place début 1942, et qui consistait à envoyer en Allemagne des travailleurs spécialisés volontaires en échange du retour de prisonniers de guerre (trois travailleurs pour un prisonnier). L'échec de la " Relève " et la faiblesse de ses résultats entraînent l'instauration par Laval d'une nouvelle loi du 16 février 1943 modifiant le recrutement du STO : il ne se fait plus selon un critère professionnel mais sur une base démographique. Les réquisitions concernent désormais tous les jeunes nés entre 1920 et 1922. Très impopulaire, le STO a provoqué une hostilité croissante de l'opinion à l'égard de la politique de collaboration, et il a entraîné une partie des réfractaires à s'engager dans la Résistance, en particulier au sein des maquis.
Special Operations Executive (SOE) : créé à l'été 1940 par Churchill pour affaiblir la position de l'Allemagne en Europe occupée. Le commandant Buckmaster a été nommé chef du SOE en France. Des réseaux polonais (réseaux F1 et F2) et des réseaux français (Alliance, Carte) se sont développés en France. Le SOE contrôle une cinquantaine de réseaux d'évasion et de renseignement en France. Activité : évasion, renseignement, liaison, parachutages de matériel, débarquements-embarquements.
Sources et bibliographie du glossaire
• MURACCIOLE (Jean-François), Histoire de la Résistance en France, Paris, PUF ("Que sais-je ?"), 1993, 128 pages.
• DURAND (Yves), La France dans la Deuxième Guerre mondiale. 1939-1945, Paris, Armand Colin ("Cursus"), 2001, 192 pages.
• COINTET (Jean-Paul et Michèle) [s. d.], Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Paris, Tallandier, 2000, 732 pages.
• AZEMA (Jean-Pierre) et BEDARIDA (François), 1938-1948. les années de tourmente de Munich à Prague. Dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1995, 1137 pages.
• AZEMA (Jean-Pierre), De Munich à la Libération. 1938-1944, Paris, Le Seuil (collection "Points-Histoire"), 1979, 412 pages.
• LABORIE (Pierre), Les Français sous Vichy et sous l'Occupation, Toulouse, Editions Milan, 2003.