Concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire de la Résistance et de la Déportation

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Palmarès 2007-2008 - Photographies et commentaires

Pour sa dixième édition, ce concours a enregistré un chiffre de participation jamais égalé avec une forte participation des départements du Nord et du Var qui, à eux seuls, totalisent 70 % des candidats.

En 1998, le Concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire est né du constat que de nombreux candidats du Concours national de la Résistance et de la Déportation étaient amenés à prendre des photographies de lieux de Mémoire lors de visites préparatoires sans qu'elles soient systématiquement valorisées dans ce cadre.

L'idée de ce concours était donc d'offrir aux élèves la possibilité d'exprimer leur sensibilité aux aspects artistiques et architecturaux des lieux de Mémoire relatifs à la Résistance intérieure et extérieure, à l'internement et à la Déportation situés en France ou à l'étranger au travers de la technique photographique.

Depuis lors, les Fondations de la Résistance, pour la Mémoire de la Déportation et Charles de Gaulle organisent chaque année, après les résultats du Concours national de la Résistance et de la Déportation, le concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire.

Réuni le 21 novembre dernier au 30 boulevard des Invalides (Paris 7e), le jury présidé, cette année, par François Archambault, président de Mémoire et Espoirs de la Résistance, secrétaire général de la Fondation de la Résistance avait à choisir entre 109 photographies de grande qualité artistique présentées par 67 candidats ⁽¹⁾.

Au terme d'un examen minutieux des travaux des candidats, dont les noms ainsi que l'origine géographique de leurs établissements scolaires n'étaient pas connus des membres du jury ⁽²⁾, François Archambault a dévoilé l'identité des lauréats du concours 2007-2008. Il a ensuite souligné que la qualité des oeuvres reçues ne peut qu'inciter à promouvoir plus largement ce concours. À ce titre, il faut rappeler l'aide précieuse apportée par l'Association des professeurs d'Histoire Géographie (APHG) et plus particulièrement celle de son secrétaire général adjoint Hubert Tison qui par le biais de la revue Historiens et Géographes, dont il est le rédacteur en chef, a diffusé auprès des enseignants du secondaire les informations concernant ce concours (règlement, palmarès). La forte participation enregistrée durant l'année scolaire 2007-2008 est le résultat effectif de cet effort de communication.

Les heureux lauréats recevront leurs récompenses dans le courant du mois de janvier (livres, cédéroms...).
Vous pouvez retrouver le règlement de ce concours ainsi que les photographies primées et la photographie ayant obtenu une mention accompagnées du texte intégral de présentation des candidats sur le site Internet de la Fondation de la Résistance (www.fondationresistance.org) à la rubrique "Activités pédagogiques".

Les lieux de mémoire photographiés en 2007-2008

Sur l'ensemble des 109 photographies présentées cette année, 62 (soit 56%) ont été prises dans 15 départements français et 47 à l'étranger dont plus de la moitié proviennent du camp d'Auschwitz-Birkenau représentant près de 23% de l'ensemble des réalisations d'élèves.

En France :

• Ain : la maison d'Izieu (2).
• Aisne : laligne Maginot à Hirson (1).
• Calvados : le cimetière américain de Saint-Laurent-sur- Mer (1), le Mémorial de Caen (1), la pointe du Hoc (1), un monument aux morts à Trévières (2).
• Drôme : un monument à Montélimar (1), le Vercors (2).
• Indre : une stèle à Villedieu-sur-Indre (2).
• Nord : différents monuments situés dans les communes d'Ascq (4), de Cassel (1), de Douai (8), d'Esquelbecq (1), d'Haverskerque (1), d'Hazebrouck (7), du Ryveld (1), de Lille (1), de Sainte Marie Cappel (1), de Somain (1), de Steenvoorde(1), et de Waziers (2).
• Pas-de-Calais : des vestiges au cap Gris-Nez (2).
• Pyrénées Atlantiques : une stèle sur la commune d'Orion (2).
• Bas-Rhin : le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (3).
• Haute Savoie : le plateau des Glières (4).
• Paris : le Mémorial des martyrs de la Déportation (2), une plaque située dans le 13^ème arrondissement (2).
• Vaucluse : un monument à Valréas (1).
• Haute-Vienne : le village martyr d'Oradour-sur-Glane (2).
• Vosges : un monument à Épinal (1).
• Val-de-Marne : le carré des fusillés au cimetière communal d'Ivry (1).

À l'étranger :

• Allemagne : le camp de Bergen-Belsen (1).
• Belgique : la ville de Diksmuide (1).
• Pologne : le camp d'Auschwitz II-Birkenau (25), le monument « les hommes au coeur arraché » ou Plaszow à la sortie de Cracovie (9), le mur du ghetto juif à Cracovie (4), le musée du chemin de fer à Chabowka (3), le camp d'Auschwitz I (2), un camp près de Cracovie (1), la place des Héros du Ghetto à Cracovie (1).

Les chiffres entre parenthèses correspondent au nombre de photographies pour le lieu concerné.

Document N°1

Le premier prix a été décerné à Anthony PICARD, élève en première année de BAC pro ELEEC à l'École industrielle de Rouen (Seine-Maritime) pour sa photographie intitulée « Le camp des femmes », prise à Auschwitz-Birkenau.

Ce candidat l'avait accompagné d'un texte traduisant son émotion : « Imaginez-vous 6 à 8 femmes blotties par niveau. Celles étant en bas devant supporter la présence des rats et les écoulements venus des niveaux supérieurs... Les femmes étaient malades, victimes entre autres de dysenterie...

J'aime la lumière de la lucarne... seul espoir de s'échapper. Combien de femmes ont eu les yeux rivés vers cette lucarne ? J'aime la beauté de cette photographie malgré toute l'horreur de ce lieu... »

Ce candidat avait de plus accompagné son cliché d'un poème de Charlotte Delbo, ancienne déportée de ce camp, extrait de Aucun de nous ne reviendra, qu'il avait lu sur place avec ses camarades lors du voyage scolaire organisé à Auschwitz-Birkenau le 17 janvier 2008.

Document N°2

Le deuxième prix est revenu à Marie KOVALENKO, élève de troisième à l'Externat Saint-Joseph La Cordeille à Ollioulés (Var) qui en mars dernier, avec les élèves de sa classe, a visité le camp d'Auschwitz-Birkenau.

Cette candidate avait accompagné sa photographie d'un texte traduisant l'émotion et les réflexions que lui inspira ce lieu :

« Cette voie d'entrée, cette entrée, si maudite, si redoutée.
Que fait donc cette jeune fille au bout de cette voie sans issue ?
Peut-être est-elle pensive ou triste ; peut-être vient-elle pour qu'on ne les oublie pas.
Les fleurs faneront, la jeune fille vieillira, les bâtiments se dégraderont et les rails se rouilleront ; mais l'épouvantable acte nazi sera toujours aussi horrible, et ceci, ni la vieillesse, ni le temps, ne pourra le changer.»

Document N°3

Le troisième prix est revenu à Valentin GUINET, élève de troisième à l'Externat Saint-Joseph La Cordeille à Ollioulés (Var), pour son cliché réalisé au camp d'Auschwitz-Birkenau.

Voici son commentaire :

« "À la mémoire des hommes, des femmes et des enfants qui ont été victimes du génocide nazi.
Ici, repose leurs cendres.
Que leurs âmes restent en paix"
Ce message est gravé dans 4 stèles en marbre en différentes langues. Ces stèles se trouvent au camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Derrière ces stèles, les ruines des chambres à gaz qui ont fait plus d'un million de morts. Il n'y a pas de mot pour décrire ce que l'on ressent. Cette jeune fille représente l'espoir car malgré tous ces morts, certaines personnes ont réussi à survivre comme Charles Gottlieb, ancien déporté à Auschwitz. La fille tient une bougie pour ne pas oublier ce qui [s'est passé]. Elle leur rend hommage. »

Document N°4

Une mention spéciale du jury a été décernée à Marie BARRAGAN, élève de troisième à l'Externat Saint-Joseph La Cordeille à Ollioulés (Var) pour son photomontage « La rose sur le rail », réalisé à partir de deux vues prises à l'entrée du camp d'Auschwitz-Birkenau.

Un commentaire expliquant sa démarche était joint :

« (...) Cette photo représente le mémorial de juifs déportés et exterminés qui allaient dans ce camp par les chemins de fer pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous pouvons voir dans le plan central, une rose rouge avec sa tige et ses feuilles vertes. Elle attire le regard car elle se trouve couchée à côté d'un rail de chemin de fer, sur des pierres.
Il y a une caisse carrée qui représente la direction des trains vers la mort.
Tout fait penser à la souffrance et à la mort qu'ont dû subir ces déportés juifs.
La rose rouge au milieu représente les larmes et le sang versé, mais aussi l'espoir de la vie.
En effet, le monde entier, depuis, va visiter ce lieu, non pas en "voyeur morbide" mais avec compassion pour tous ces hommes, ces femmes et même ces enfants qui ne demandaient qu'à vivre.
Cette rose donne l'espoir du parfum de ne plus recommencer, en racontant aux générations suivantes, ce cauchemar qui a réellement existé. »