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Palmarès du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2023-2024

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Le Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2023-2024

En 2024, soixante-quatorze photographies ont été adressées au jury du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire qui a décerné trois prix à l’occasion de cette vingt-sixième édition.

Le Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire a été lancé en 1998 par la Fondation de la Résistance dans le sillage du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) dont le thème d’alors invitait les élèves à rechercher l’histoire des lieux de Mémoire (1) . L’idée initiale était de permettre aux candidats du CNRD de valoriser leurs productions photographiques prises dans ce cadre. Depuis, ce concours, le seul du genre, offre aux élèves la possibilité de photographier des lieux de mémoire, situés en France ou à l’étranger, relatifs à la Résistance intérieure et extérieure, à l’internement et à la Déportation. Par la maîtrise de la photographie et la rédaction d’un texte explicatif, les candidats expriment leur sensibilité à l’égard des aspects artistiques et architecturaux de ces plaques, stèles et monuments. Son jury est aujourd’hui composé d’historiens et d’historiennes, de conservateurs et de conservatrices de musées et de représentants d’institutions et d’associations de mémoire et d’histoire comme la Fondation de la Résistance, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, l’Association des Amis de la Fondation de la Résistance et l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

En vingt-six ans, ce concours, véritable formation à l’éducation à l’image, a permis à plus de 900 collégiens, lycéens et apprentis de montrer les liens qui les unissent à cette « mémoire de pierre » et les leçons civiques qu’ils en tirent. Un certain nombre de travaux sont accompagnés de textes à résonance littéraires comme des poèmes traduisant l’émotion ressentie par les élèves en ces lieux.

Réuni le jeudi 12 décembre 2024 au 30, boulevard des Invalides (Paris VIIe), le jury présidé, pour cette vingt-sixième édition, par François-Xavier Mattéoli, président de l’Association des Amis de la Fondation de la Résistance, avait à choisir entre 74 photographies présentées par autant de candidats (2) .

Au terme d’un examen minutieux des réalisations et de nombreux échanges entre les membres du jury (3) , le palmarès du concours 2023-2024 a été proclamé. Chaque année, pour promouvoir activement ce concours nous pouvons compter sur le soutien précieux de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG), de la direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives (DMCA- ministère des Armées) et des trois fondations (Fondation de la Résistance, Fondation pour la Mémoire de la Déportation et Fondation Charles de Gaulle) qui diffusent les informations appelant les enseignants du secondaire à y participer.

Frantz Malassis

(1) Le thème du CNRD 1998-1999 était : « Des plaques, des stèles, des monuments évoquent le souvenir des actions de résistance et la mémoire des victimes des persécutions et des répressions de la période 1940 à 1945. Recherchez et commentez l’histoire de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants ».
(2) Ce concours a concerné 20 collégiens et 54 lycéens (43 filles et 31 garçons) de 11 établissements scolaires (1 lycée d’enseignement général, 2 lycées généraux et technologiques, 2 lycées professionnels, 1 CEF et 5 collèges). Les huit départements d’origine des travaux, dont on a fait figurer entre parenthèses le nombre de candidats pour chacun d’entre eux sont : l’Allier (4), l’Indre-et-Loire (2), les Landes (2) le Loiret (28), la Nièvre (9), le Pas-de-Calais (21), le Haut- Rhin (2) et le Var (6).
(3) Les membres de ce jury sont : Aleth Briat, de l’Association des professeurs d’Histoire Géographie (APHG) ;  Thierry Berkover, président de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ; Catherine Dupuy, Cheffe du pôle rayonnement de la politique mémorielle au bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles à la direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives - ministère des Armées, Sophie Junien-Lavillauroy, directrice des projets pédagogiques et numériques à la Fondation Charles de Gaulle ; Yves Lescure, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ; Frantz Malassis, chef du département documentation et publications à la Fondation de la Résistance ; François-Xavier Mattéoli, président de l’Association des Amis de la Fondation de la Résistance ; Vladimir Trouplin, directeur-conservateur du musée de l’Ordre de la Libération ; Sylvie Zaidman, directrice du Musée de la Libération de Paris- Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin et le lauréat du concours précédent.

Les lieux de mémoire photographiés en 2023-2024

Sur l’ensemble des 74 photographies présentées cette année, 53 (soit 71, 62%) ont été prises dans 9 départements français et 21 à l’étranger (soit 28, 38 %).

En France :

  • Bouches-du-Rhône : camps des Milles (2).
  • Gironde : mémorial de Saucats (1).
  • Jura : cimetière de Dole (1).
  • Loiret : emplacement du camp d’internement de Pithiviers (14), lieux d’activité et de combats du maquis du Lorris (14).
  • Bas-Rhin : camp de concentration de Natzweiler-Struthof (9).
  • Haut-Rhin : nécropole nationale de Sigolsheim (4).
  • Pyrénées-Atlantiques : camp de Gurs (1).
  • Rhône : maison du docteur Dugoujon à Caluire-et-Cuire (1), statue de Jean Moulin à Caluire-et-Cuire (1), prison de Montluc (1).
  • Var : cimetière de Signes (1), lieu d’un maquis à Vins-sur-Caramy (2), mémorial du débarquement et de la libération en Provence - Mont Faron (1).

À l'étranger :

  • Belgique : fort de Breendonk à Willebrouck (4), exposition à la cité miroir de Liège (1).
  • Pays-Bas : maison d’Anne Frank à Amsterdam (1).
  • Pologne : le camp d’Auschwitz I et Auschwitz-Birkenau (9), mémorial du camp de travail de Jawischowitz (1), musée de l’usine d’Oskar Schindler à Cracovie (2), cimetière juif du quartier de Kazimierz à Cracovie (1) pharmacie « Pod Orłem » de Tadeusz Pankiewicz à Cracovie (2).

Les chiffres entre parenthèses correspondent au nombre de photographies pour le lieu concerné.

Le premier prix du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire 2023-2024 a été décerné à Mathieu CHAIGNON, élève de classe d’enseignement général au CEF de Brignolles (Var) pour son cliché intitulé « Le chemin » pris à Vins sur Caramy (Var).


Photo Mathieu CHAIGNON

Ce candidat a accompagné sa création de réflexions que lui inspira ce lieu

« J’ai pris cette photographie à Vins sur Caramy dans le Var.
Dans un cadre bucolique, après avoir traversé un pont médiéval qui surplombe une chute d’eau, les stèles nous semblent inattendues par leur contraste avec l’exubérance de la nature.
Mais les ombres projetées, telles des cicatrices, nous invitent au recueillement et à la mémoire de ces héros oubliés.
Il faudra ensuite poursuivre ce chemin à travers la forêt, pour arriver à une grotte, à l’abri des regards, où ont été exécutés ces quatre résistants. »

L’arbre symbolise la séparation, la déchirure
Entre le passé et le présent
La vie, la mort
La résistance, la collaboration
Il évoque la mort et une nouvelle vie,
Et incarne ces résistants qui existeront à jamais dans nos mémoires,
On se souvient d’eux grâce aux stèles qui disent le souvenir
Du chemin de la résistance à l’oppression
Ce chemin qui les a menés à la mort
Le chemin qui rend hommage à leur courage, à leur héroïsme

Le deuxième prix est revenu à à Chloé LANSON, élève de première générale au lycée Sophie Berthelot à Calais (Pas-de-Calais) pour sa photographie de l’intérieur du Block 20 d’Auschwitz I.


Photo Chloé LANSON

Cette candidate a accompagné sa création d’une explication traduisant son émotion dans ce camp de concentration.

« Cette photo a été prise dans le Block 20 d’Auschwitz I, lors d’un voyage scolaire en mars 2024. La pièce que l’on voit est consacrée aux victimes françaises du génocide. Les murs sont couverts de centaines de photos d’enfants déportés.
La scène est à la fois sinistre et émouvante, par l’ambiance de mort qui pèse dans la pièce, mais aussi dans tout le camp.
Les photos de tous ces enfants, laissent notre esprit imaginer la vie que chacun aurait pu mener et tout ce qu’ils auraient pu réaliser si on leur avait donné la possibilité d’exister comme ils l’entendaient. On cherche dans leurs sourires et leurs yeux pétillants de vie et d’innocence, ce qui a pu pousser les nazis à vouloir exterminer ce peuple.
On aperçoit, sur le côté de la photo, une fenêtre, qui symbolise pour ces enfants prisonniers, une échappatoire, une échappatoire vers la liberté, alors que l’extérieur est aussi une prison. L’espoir ressenti par les détenus transperce à travers la photo, les seules couleurs viennent de l’extérieur, et la question « Vais-je m’en sortir ? » résonne dans la pièce, hantée par le souvenir des derniers occupants.
Cette photo est comme un message à transmettre, pour que les souvenirs persistent afin d’apprendre et d’améliorer les comportements humains. »

Le troisième prix a été attribué à Claude TELLIER, élève de troisième au collège Paul Langevin d’Avion (Pas-de Calais) pour sa composition ayant pour titre « La plume du Reich » prise à la cité miroir à Liège (Belgique).


Photo Claude TELLIER

Ce candidat a fourni des éléments de compréhension de sa démarche artistique guidant la composition de son cliché :

« Cette photo a été prise lors de ma visite de l’exposition "Plus jamais ça" qui se trouve à Liège en Belgique à la Cité miroir. J’ai retouché cette photographie avec l’application Photoshop, en augmentant le contraste et en réduisant l’ombre afin de mettre en valeur l’objet de la machine à écrire dans la salle d’interrogatoire de la Gestapo. Elle est entourée d’un halo lumineux, qui la rend presqu’irréelle. Il y a une opposition entre les horreurs qu’elle déclenchait et la poésie de l’image. En fait, chaque touche pouvait représenter une mauvaise nouvelle et une souffrance pour le prisonnier interrogé.
Cette exposition présente le parcours de la déportation de juifs ou de résistants, de leur arrestation à leur déportation, en passant par le bureau où ils ont été interrogés et leur trajet en train vers le camp de concentration. La visite est accompagnée de textes, de bruits, de sons, de paroles qui créent une ambiance très particulière et très angoissante. C’est une exposition, un parcours visuel et sensoriel qui concerne surtout les jeunes afin de les sensibiliser aux traitements subis par les prisonniers et déportés juifs et résistants lors de la Seconde Guerre mondiale sous le régime nazi. Nous devons, à l’issue de la visite, après avoir ressenti une atmosphère et réfléchi aux connaissances qu’on nous transmet durant le parcours, prendre parti, nous positionner en tant que citoyens d’aujourd’hui.
Je suis allé à cette exposition lors d’un voyage scolaire en mars 2024, concernant l’histoire et le devoir de mémoire. Elle fait réfléchir et doit faire naître en nous de l’empathie, de l’humanité. Elle doit nous aider à réfléchir sur la politique européenne aujourd’hui.
J’ai choisi cet objet car il jouait un rôle important dans le parcours des futurs détenus, qui ne savaient pas ce qui les attendait ensuite. Le bruit des touches, que l’on entendait durant la visite, créait un sentiment d’anxiété car nous, nous avons le recul des horreurs qu’ils allaient vivre et qu’eux ignoraient. »